Les pertes électriques correspondent à des pertes d’énergie se produisant entre la production d’électricité (éolien, photovoltaïque, centrale etc.) et sa consommation par le client.
Certaines de ces pertes sont liées à la structure des réseaux de transport et de distribution d’électricité, appelées « pertes techniques », elles répondent aux lois de la physique et restent inévitables.
D’autres correspondent à l’énergie consommée mais non enregistrée, ce sont les pertes non techniques. Elles relèvent le plus souvent d’anomalies, de dysfonctionnements et de fraudes sur le comptage de l’énergie.
Les pertes électriques représentent une préoccupation grandissante pour les producteurs et les distributeurs d’énergie. Les limiter est devenu un enjeu majeur car ils doivent veiller à les quantifier afin d’anticiper l’achat du volume d’électricité correspondant pour satisfaire les demandes des consommateurs.
Ces pertes électriques ont aussi un coût qui est, pour la plupart du temps, absorbé par les gestionnaires de réseaux qui le répercutent sur les consommateurs.
D’importantes disparités sont observées d’un pays à l’autre : quand le volume de pertes représente en moyenne 7% pour les pays de l’OCDE, il peut avoisiner les 20% pour d’autres. Cela peut aller jusqu’à remettre en cause la viabilité du modèle économique d’une compagnie.
On saisie alors toute l’importance d’identifier les pertes électriques afin de déployer des actions pour les réduire. Découvrons ensemble leurs spécificités.
Les pertes techniques : comprendre les phénomènes physiques pour mieux dimensionner son réseau
Les pertes techniques correspondent aux pertes sur les réseaux dues au transport et à la distribution de l’électricité.
Les différents types de pertes électriques techniques
Les pertes par effet Joule : Les matériaux conducteurs opposent une résistance lors du passage du courant, cela provoque l’échauffement des câbles et une perte d’énergie thermique qui se dissipe dans l’environnement. Les pertes par effet Joule sont d’autant plus importantes lorsque la densité de courant est grande dans le conducteur.
Les pertes par effet couronne : Elles correspondent aux décharges électriques entrainées par l’ionisation du milieu entourant le conducteur. Ce phénomène est provoqué par des tensions importantes du domaine HTB.
Les pertes fer : Liées au fonctionnement des transformateurs qui abaissent et élèvent les niveaux de tension, elles correspondent à une perte dans le circuit magnétique combinée à une dissipation d’énergie par effet Joule.
Inévitables mais optimisables !
Ces pertes issues de phénomènes naturels sont inévitables. Il existe cependant des leviers d’action puissants pour les réduire.
Adapter l’architecture des installations
Réaliser le plus gros du transport électrique via des lignes HTA permet de limiter les pertes.
Connaissancesdesenergies.org nous amène plus de précisions : « A puissance délivrée égale, plus la tension est élevée et l’intensité réduite, plus les pertes en lignes (proportionnelles au carré de l’intensité) sont faibles. Le courant transite donc sur les lignes électriques à haute et très haute tension sur le réseau de transport d’électricité (…) ».
Réduire le chemin parcouru par le réseau électrique en privilégiant la production décentralisée. En limitant la distance de transport entre le point de production et le point de livraison, les pertes électriques sont diminuées.
Réduire les pertes fer en modernisant les transformateurs pour les rendre plus efficaces.
Adapter la production à la demande afin de lisser la courbe de charge pour limiter les pertes dues au décalage offre/demande. Cela peut être fait à travers l’installation d’équipements de comptage performants pour rendre le réseau « intelligent » et mieux connaitre les habitudes des consommateurs.
Le choix des matériaux
En modernisant son réseau, le distributeur peut limiter les pertes électriques. Pour cela, il a la possibilité de :
- Remplacer le matériel non adapté
- Remplacer le matériel vieillissant et déficient
En implantant un nouveau réseau il peut aussi :
- Bien dimensionner les infrastructures pour diminuer la résistance linéique des conducteurs électriques : alliages performants, diamètre de câble adapté etc.
Toutes ces mesures doivent permettre d’améliorer la qualité de service des clients et d’optimiser les volumes d’électricité achetés et consommés.
Les pertes électriques non techniques : quelles mesures prendre sur le terrain pour les éviter ?
Indépendantes des pertes techniques liées aux phénomènes physiques, les pertes non techniques, appelées aussi pertes commerciales, résultent de dysfonctionnements d’équipements, d’anomalies de comptage, d’une mauvaise maitrise de la facturation ou de l’utilisation frauduleuse de l’énergie.
Les pertes non techniques et l’important volume de factures impayées sont à l’origine d’une grande partie des pertes financières des fournisseurs d’énergie.
Des mesures de contrôle peuvent être prises sur le terrain pour détecter les défaillances. Couplées à l’installation d’équipements électriques spécifiques permettant de limiter les installations frauduleuses, d’importantes réductions de pertes peuvent être réalisées.
Connaitre et comprendre ces mécanismes permet de déployer les bonnes actions pour les limiter. Voyons maintenant de quelles natures peuvent être les pertes non techniques.
Les différents types de pertes électriques non techniques
Les fraudes techniques : pratiques frauduleuses sur les parties mécaniques ou électriques du réseau et/ou des systèmes de comptage.
Les anomalies ou les fraudes administratives : désignent les tarifications non conformes à la puissance souscrite, les irrégularités de facturation etc., volontaires ou involontaires.
De ces mécanismes résulte le non enregistrement d’une partie de l’énergie électrique consommée :
- Par une consommation non mesurée
- Par une consommation à la mesure inexacte
Les pertes non techniques sont évitables et leur réduction permet alors de réaliser d’importantes économies pour les consommateurs et d’impacter positivement le bilan financier des distributeurs.
Chez Michaud nous développons des solutions pour réduire considérablement les niveaux de pertes non techniques en maximisant l’efficacité des réseaux et leur sécurité.
Grâce à des équipements performants, innovants et par l’accompagnement de ses clients, Michaud leur permet d’optimiser les ressources pour étendre les objectifs d’électrification et ainsi répondre à l’augmentation des besoins des consommateurs.
Le système de lutte contre la fraude : un moyen efficace pour limiter les pertes électriques non techniques
Grâce à un travail collaboratif avec des compagnies nationales électriques africaines et asiatiques, Michaud a su développer un système complet de lutte contre la fraude. Que ce soit pour la réhabilitation des réseaux existants ou le développement de nouvelles structures, ces solutions s’adaptent à chaque contexte.
Comment ça fonctionne ?
Michaud a travaillé sur 5 types d’équipements pour protéger les points clés des installations du réseau jusqu’au compteur.
Ce boitier limite le recours aux connecteurs. Un réseau plus propre est un réseau plus lisible : les tentatives de fraudes sont mises en lumière. De plus, les connexions sont protégées des intempéries.
Ce câble protège des repiquages illégaux : la phase est inaccessible puisqu’elle est entourée d’un neutre périphérique. Une tentative de fraude provoquera tout de suite un coupe circuit.
Le manchon coupe circuit
Le coupe circuit provoqué par la tentative de fraude se produit sur un fusible du manchon coupe circuit, lui-même situé en haut d’un poteau. De plus, un client peut être déconnecté du réseau sans modification du branchement et sans outils grâce à cet équipement.
Cette console d’ancrage permet de limiter le nombre de fixations sur un poteau. Le réseau devient plus lisible, tout comme les tentatives de fraude.
Le kit d’épanouissement
Afin d’effectuer des branchements au réseau ou des raccordements au compteur sur les câbles anti-fraude, Michaud a mis au point un kit spécifique.
Quels enjeux et quels bénéfices ?
Les pertes électriques impactent la rentabilité financière des distributeurs. En compensation de ce manque de ressources, des hausses de prix sont régulièrement appliquées. Ces décisions très impopulaires favorisent le développement des fraudes et alimentent ainsi le cercle vicieux des pertes non techniques.
Concevoir un réseau de distribution en intégrant la problématique de lutte contre la fraude dès le cahier des charges permettrait d’opter pour des solutions fiables et difficilement contournables.
Selon la Banque Mondiale « il est en moyenne trois fois moins cher d’économiser 1kWh en réduisant les pertes et en améliorant l’efficacité du réseau qu’en investissant dans des moyens de production pour obtenir ces 1kWh ».
En Côte d’Ivoire, un système de lutte contre la fraude est mis en place depuis une dizaine d’année. Le Directeur Général de la CIE a récemment déclaré que le taux de perte électrique était passé de 28% à 11% sur cette même période.
Ces systèmes vont permettre de :
- restreindre les connexions pirates,
- réduire les manipulations frauduleuses des disjoncteurs,
- protéger le réseau contre le vol de connectique pour la revente,
- limiter les shunts de compteurs
Les gestionnaires de réseaux peuvent ainsi facturer conformément à la consommation réelle des clients.
Michaud en action
Cela fait maintenant plus de 20 ans que Michaud développe des produits spécifiques à travers sa gamme « Lutte contre la fraude ». L’expertise acquise et les échanges sur le terrain dans de nombreux pays nous permettent encore aujourd’hui de faire évoluer notre gamme et ses produits pour répondre à l’évolution des pratiques de fraude et à l’augmentation des besoins.
De nombreux projets ont vu le jour avec les produits Michaud : en Côte d’Ivoire, au Togo, au Sénégal, au Burkina Faso, au Cameroun etc…
Sénégal
En 2017 l’équipe Michaud a accompagné le Sénégal pour la pose de boitiers multipolaires et de kits d’épanouissement. Un projet largement réussi qui s’est soldé par la visite de SENELEC à notre usine de production UPECA.
Togo
Michaud s’est rendu au Togo afin de former les équipes de la CEET à l’installation de la gamme « Lutte contre la fraude ». Les équipements ont ensuite pu être installés par les techniciens avec succès.
Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire a également eu l’occasion d’utiliser les produits Michaud lors de l’installation de son système anti-fraude.